La France va-t-elle subir une pénurie d’énergie cet hiver ?

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C’est la question que beaucoup se posent actuellement. Est-ce que la France doit craindre une pénurie d’énergie durant cet hiver ? Quels sont les scénarios possibles ? Nous éclaircissons le sujet avec vous. 

Cela fait maintenant des mois que la crise énergétique touche toute l’Europe. Outre les prix de l’énergie qui ne cessent de grimper, une autre problématique est au centre des préoccupations actuelles : la possible pénurie d’énergie qui pourrait avoir lieu en France, dès cet hiver.  

Il est question d’une pénurie de gaz, notamment due à la situation géopolitique avec la Russie, mais également d’une pénurie d’électricité.  

Bien que les scénarios de coupures totales d’énergie semblent alarmants, ils sont pourtant bien réels. 

Pas assez de gaz pour l’hiver ?

Vous n’êtes pas sans savoir qu’une partie importante du gaz européen provient de Russie. Pour être plus précis, il s’agit de près de 40% qui sont importés chaque année. En France, c’est 17% du gaz naturel qui est russe. Cela explique donc pourquoi les pays européens craignent tant que Moscou “ferme le robinet” de gaz à la suite des sanctions économiques qu’ils lui ont imposées.  

En effet, c’est une menace qui semblait impensable il y a quelques mois, mais qui, aujourd’hui, est bien réelle. Que se passerait-t-il si la Russie décidait vraiment de stopper complètement ses importations de gaz vers l’Europe ?  

Les expert·e·s sont clair·e·s, en France, si cela devait arriver, la situation pourrait s’avérer être très compliquée avec l’hiver qui est à nos portes. 

Bien que l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) annonçait, en septembre dernier, des stocks de gaz remplis à 90% en France, nous ne sommes pas tirés d’affaire pour autant. Si l’approvisionnement russe est complètement coupé et que notre demande en gaz ne diminue pas, les stocks ne seraient déjà plus qu’à 20% en février 2023 (en imaginant un approvisionnement important en Gaz Naturel Liquéfié*). En cas d’approvisionnement faible en GNL, les stocks ne seraient plus qu’à 5%. La situation est donc plus que critique. Car avec un stock de gaz aussi bas, si une vague de froid tardive devait survenir, les risques de coupures seraient plus que présents.  

*Le Gaz Naturel Liquéfié (GNL), c’est un hydrocarbure produit par liquéfaction, dans des sortes de frigos géants à -160°C et qui est ensuite transporté par voie maritime. Pour compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe, l’Europe a augmenté en masse ses importations de GNL provenant notamment des États-Unis, du Qatar et d’Afrique.

Qu’en est-il de l’électricité ?

Bien que la situation concernant le gaz soit très inquiétante, les capacités en électricité de la France sont également source de préoccupations. Cependant, les causes sont différentes.

Effectivement, si l’hiver devait s’avérer trop froid, s’il n’y avait pas de vent ou encore que la production du parc nucléaire n’augmentait pas, la France pourrait manquer d’électricité plus vite qu’on ne l’imagine.

En 2020, près de 70% de la production d’électricité totale provenait du nucléaire. À ce jour, près de la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt pour maintenance. Cela entraine forcément une baisse de la production d’électricité, qui n’est pas compensée par les énergies renouvelables (dont le développement a d’ailleurs pris du retard).

Afin d’éviter un black-out général, un plan de délestage a été mis en place. Il s’agit de coupures ciblées, organisées et réparties sur tout le territoire. Il pourra s’agir autant de particuliers que d’entreprises. Un “mécanisme d’interruptibilité” a également été prévu. Ce sont des industries très énergivores (qui ont une consommation électrique importante) , qui se sont portées volontaires, qui pourront être coupées temporairement, pour soulager le réseau.

Enfin, la dernière solution, plus extrême, consiste à baisser légèrement et temporairement la tension sur les réseaux électriques français.

Le plan de sobriété énergétique. 

Sans surprise, la solution pour éviter ces scénarios catastrophiques, c’est de réduire notre consommation énergétique.

Selon l’AIE, l’Europe devrait diminuer sa consommation de gaz d’environ 10% afin de maintenir les niveaux de stockage à plus de 33% (seuil en dessous duquel les risques de pénuries deviennent pratiquement inévitables).

Pour ce faire, le Gouvernement a mis en place une série de mesures adressées tant aux particuliers qu’aux professionnels et aux services publiques. Il s’agit du “Plan de sobriété”. Voici certaines des mesures qui ont été prises :

  • La température du chauffage devrait être baissée à 19°C la journée et 16°C la nuit, dans les bureaux. Les collectivités locales et sportives doivent également réduire de 2°C leur système de chauffage.
  • L’éclairage public doit être maitrisé en réduisant l’intensité lumineuse, en remplaçant les luminaires par des LED ou en les éteignant à certaines heures. Les entreprises, quant à elles, doivent réduire l’éclairage extérieur et l’éteindre la nuit. Toutes les publicités lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h du matin (sauf aéroports, gares, stations de métro et de bus).
  • Le recours au télétravail et/ou au covoiturage est fortement mis en avant.
  • Plusieurs primes sont proposées pour aider les particuliers à réaliser des travaux d’isolation et/ou d’aménagement visant à faire des économies d’énergie.
  • Les fournisseurs d’énergie sont invités à inciter les ménages à réduire leur consommation d’énergie en offrant des primes ou des offres tarifaires en fonction de leur niveau de consommation.

Pour conclure…

Les menaces de pénurie d’énergie en France sont bel et bien indiscutables. Il est donc plus important que jamais de maîtriser sa consommation au quotidien. Vous le savez, lhiver est la période de l’année durant laquelle nous consommons le plus d’énergie. C’est donc la période durant laquelle nous devons être le plus vigilants à ce sujet.

Pour trouver de nombreux conseils pour économiser de l’énergie, n’hésitez pas à consulter notre blog.